La prévision des versements, un enjeu pour la Sécurité sociale

La mission la mieux connue du réseau des Urssaf est de collecter les cotisations sociales auprès des employeurs et des travailleurs indépendants pour reverser les sommes collectées aux caisses prestataires de la Sécurité sociale et aux organismes de protection sociale (maladie, retraite, famille et chômage notamment…).

Un cercle vertueux

En 2021, l’Urssaf Ile-de France a collecté 118,565 milliards d’euros auprès de 1 536 900 comptes cotisants.

Toutes les sommes perçues sont transmises en moins de 4 heures à l’Urssaf, Caisse nationale, afin qu’elle puisse les redistribuer à son tour en moins de 4 heures auprès des organismes bénéficiaires.

Une prévision nécessaire

Les échéances de l’Urssaf sont généralement le 5 ou le 15 de chaque mois, mais ces dates ne correspondent que partiellement aux versements des caisses prestataires. Par exemple, les versements des Caf interviennent les 5, 15 et 25 de chaque mois ; les pensions de retraite sont versées le 9 et l’assurance maladie procède à des règlements quotidiens vers les assurés, mais ses principaux flux financiers sont destinés aux établissements publics de santé en date des 5, 15, 20 et 25 du mois.

Ces écarts entre les dates d’encaissement et les dates de versement nécessitent que les services de la DCF de la Caisse nationale aient une bonne visibilité sur les flux financiers de manière à emprunter à la Caisse des dépôts lorsque les encaissements ne permettent pas de couvrir totalement les virements à effectuer aux caisses prestataires ou à placer l’argent lorsqu’ils sont excédentaires.

C’est là que notre département Trésorerie joue sa part. D’une part, en veillant, chaque jour, à ce que les comptes bancaires de l’Urssaf soient proches de 0. Cet indicateur témoigne du fait que les sommes collectées ont bien été reversées à la Caisse nationale. Et d’autre part, en essayant de prévoir au plus juste les variations des encaissements pour assurer le financement le mieux adapté des réseaux prestataires.

Pour mieux nous permettre d’appréhender le rôle du département Trésorerie, sa responsable, Julie P., a accepté de nous dévoiler leur quotidien.

A quoi ressemble une journée « type » dans la gestion et la fiabilisation des flux financiers ?

Les journées démarrent tôt le matin, les premières opérations de transfert à la Caisse nationale doivent être réalisées avant 9h. Nous pilotons ensuite la gestion des flux tout au long de la journée avec des contraintes de « vidage » 4 fois par jour. Avant 16h, nous devons établir les prévisions du lendemain et analyser les variations entre la réalisation du jour avec sa prévision. Nous avons un indicateur de performance (IQV) qui requiert des soldes bancaires proches de 0 et des prévisions au plus juste.

Pour les grandes entreprises dont les sommes collectées sont très importantes, avez-vous un suivi particulier ?

Nous suivons environ 400 entreprises pour leurs échéances courantes du 5 et du 15, 400 pour les échéances de la taxe de solidarité additionnelle (TSA) et 100 pour les échéances laboratoires. Nous les sensibilisons sur l’importance de nous fournir des dates de versement et des montants fiables. Cela nous permet ensuite de mieux anticiper nos actions de transfert de flux, pour un envoi plus rapide et sécurisé à la Caisse nationale en vue du reversement aux organismes prestataires. Ce suivi peut se faire par mail ou par téléphone.

Quelles sont vos missions et celles de votre équipe au quotidien ?

Notre mission principale est d’optimiser les flux vers la Caisse nationale pour le financement des réseaux prestataires. L’Urssaf Ile-de-France représente environ 1/3 des flux de recouvrement du réseau, soit 120 milliards d’euros par an. C’est un enjeu considérable ! Nos interlocuteurs sont variés : la banque, la Caisse nationale, les usagers… et les tâches évoluent très rapidement.

Lien utile : À quoi servent les cotisations sociales ? (urssaf.fr)